L’automédication
On entend par « médicaments d’automédication » l’ensemble des médicaments à prescription médicale facultative (PMF), c’est-à-dire les médicaments que le patient peut acquérir sans prescription médicale. Ces médicaments sont considérés comme peu dangereux par les autorités d’enregistrement. Ils traitent des symptômes ou des affections bénignes et ont généralement un prix fabricant moyen unitaire peu élevé.
Les Produits de PMF n’ont pas de définition spécifique et ils comprennent par défaut, toutes les spécialités ne présentant pas de critères d’inscription sur une liste I ou II.
Ce sont :
i) Les médicaments conseil : médicaments délivré sans prescription, non listés, directement conseillés à l’officine, en vente libre, achetés à la suite d’un « conseil thérapeutique à l’officine »
ii) Les médicaments grand public : médicaments bénéficiant d’une publicité grand public télévisuelle, presse, officines, et de ce fait souvent demandés par les usagers.
iii) Les médicaments semi-éthiques : non listés, pouvant être remboursés sur prescription médicale ou directement accessibles sans ordonnance ( Aspégic® ou Doliprane®), et pour lequel la publicité est interdite.
iv) Les switchs : la transformation par le laboratoire d’un médicament de prescription médicale à un médicament d’autoprescription (Imodium® à Imossel®), avec passage à un prix libre et autorisation de faire de la publicité. Souvent, il s’agit d’un « vieux médicament », ainsi transformé administrativement pour relancer les ventes ou se prémunir des copies ou des produits plus innovants.
v) Les marques ombrelles : sous le même nom de marque, déclinaison de plusieurs spécialités différentes à composants galéniques et/ou dosages différents. Nom de marque suivi de la pathologie à traiter ( Maalox® ballonnement).
Il est donc assez évident que le marché de la PMF correspond le plus souvent à une stratégie industrielle qu’à une politique de santé. Sauf pour les spécialités remboursées, la publicité est autorisée et les prix sont libres, incitant à une consommation qui n’est pas nécessairement justifiée, comme c’est le cas par exemple pour certains traitements symptomatiques des syndromes grippaux ou de substances amincissantes. Les conséquences de ce fonctionnement est une responsabilisation du patient. Il induit une certaine inégalité sociale dans l’accès aux médicaments dits de confort.
Ce marché reste encore faible en France. En effet, la sortie du remboursement d’un médicament où d’une classe est souvent un frein à son achat par les patients pour deux raisons principales: l’impossibilité d’obtenir un remboursement et un message très négatif sur l’intérêt thérapeutique du médicament.
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