Immunomodulateurs injectables dans la SEP
Résumé de la fiche
Les immunomodulateurs injectables sont des médicaments de 1ère ligne dans la SEP.
Il existe un important recul sur ces molécules dont certaines ont l'AMM depuis 1995.
Ils comprennnent les interférons bêta et l'acétate de glatiramère.
L’efficacité de ces traitements immunomodulateurs est connue et identique :
ils diminuent d’environ 30 % le taux annualisé de poussées et réduisent d’environ 60 % le nombre de nouvelles lésions en IRM.
Item(s) ECN
104Médicaments existants
- Les interférons (IFN) : IFN beta-1a (pégylé (Plegridy® AMM 2014) ou non (Rebif® AMM 1998, Avonex® AMM 1997)) et IFN beta-1b (Betaferon® AMM 1995, Extavia® AMM 2008)
- L'acétate de glatiramère (Copaxone® AMM 2004)
Mécanismes d’action des différentes molécules
Les immunomodulateurs atténuent l’activation des lymphocytes T et leur passage au travers de la barrière hémato-encéphalique vers le SNC.
Ils ont une activité anti-inflammatoire et modifient la balance immunitaire entre les T régulateurs et les T effecteurs, en inhibant la production de cytokines Th1 pro-inflammatoires (IL12, TNF, γIFN) et en activant la sécrétion de cytokines Th2 anti-inflammatoires (IL4).
L’interféron β se lie à des récepteurs présents à la surface des lymphocytes et des macrophages pour modifier la balance T régulateurs - T effecteurs.
Le copolymère, acétate de glatiramère, est un polymère de polypeptides de longueurs variables (allant de 40 à 100 acides aminés) comprenant les 4 acides aminés les (acide L-glutamique, L-alanine, L-tyrosine, et L-lysine) les plus communs dans la protéine basique de la myéline. Il favoriserait une réponse Th2 anti-inflammatoire préiphérique qui passerait potentiellement la barrière hémato-encéphalique.
Effets utiles en clinique
L’efficacité de ces traitements immunomodulateurs est connue et identique :
ils diminuent d’environ 30 % le taux annualisé de poussées et réduisent d’environ 60 % le nombre de nouvelles lésions en IRM.
Pharmacodynamie des effets utiles en clinique
Diminution de l'inflammation et réactivation de l'immunité T anti-inflammatoire.
Caractéristiques pharmacocinétiques utiles en clinique
Les IFN bêta ont un métabolisme hépatique et une excretion rénale.
Leur T1/2 est de 10h à 60h (à >80h si pégylé)
La forme pégylée de l'IFN bêta-1a est obtenue par combinaison avec du methoxy polyethylene glycol qui augmente sa biodisponibilité et diminue sa clairance rénale et la protéolyse.
Ceci explique que les injections, intra-musculaires pour l'Avonex®, et sous-cutanées pour les autres, soit effectuée 1 à 3 fois par semaine en fonction des produits; mais que la forme pégylée (Plegridy®) ne soit injectée que tous les 14 jours.
Aucune étude de pharmacocinétique n'a été réalisée concernant l'acétate de glatiramère.
Effets indésirables
Concernant les IFN: syndrome pseudo-grippal (prévnu par la prise de paracétamol pré-injection), réaction cutanée au site d’injection (nécéssitant de multiplier les points d'injection), élévation des enzymes hépatiques.
Un avis de l'ANSM de 2014 a signalé
Des cas de microangiopathie thrombotique (MAT) incluant des cas de décès, ont été rapportés sous IFN beta.
Des cas de syndrome néphrotique avec différentes néphropathies sous-jacentes ont également été rapportés.
La MAT et le syndrome néphrotique peuvent se manifester après plusieurs semaines, voire après plusieurs années de traitement par interféron bêta.
Une attention particulière doit être portée sur tout signe pouvant faire suspecter la survenue d'une MAT ou d’un syndrome néphrotique dont la prise en charge doit être immédiate.
Concernant l'acétate de glatiramère: Réaction cutanée au site d’injection, lipo-atrophie, oppression thoracique.
Surveillance des effets
Concernant les IFN: NFS et Bilan hépatique.
Surveillance clinique également aux points d'injection et de la réapparition éventuelle de signes d'activité de la maladie type symptômes neurologiques (clinique et imagerie)