Rufinamide

Résumé de la fiche

Le rufinamide exerce un effet anti-convulsivant par prolongation de l'inactivation des cannaux sodiques.

C'est un anti-épileptique indiqué dans les crises épileptiques associées au syndrome de Lennox-Gastaut, chez l'enfant et l'adulte.

Ce médicament est métabolisé par le foie mais ne passe pas par les voies des cytochromes, il n'est ni inhibiteur ni inducteur et peut de ce fait être associé aux autres anti-épileptiques.

Item(s) ECN

72: prescription et surveillance des psychotropes
103: épilepsie de l'enfant et de l'adulte
326: prescription et surveillance des classes de médicament les plus courantes chez l'adulte et chez l'enfant

Médicaments existants

Rufinamide per os, comprimé et solution buvable

Mécanismes d’action des différentes molécules

Le rufinamide est un dérivé triazolé, structurellement différent des autres antiépileptiques. Les mécanismes d'action ne sont pas complétement élucidés. Des études réalisées in vitro chez l'animal ont montré une prolongation de l'état d'inactivation des cannaux sodiques. Le rufinamide par voie orale a montré une activité anticonvulsivante dans les crises épileptiques partielles et généralisées chez la souris.

Effets utiles en clinique

Le rufinamide est efficace dans le traitement des cirses épileptiques associées au syndrome de Lennox-Gastaut chez les patients > 4 ans. 

Chez les patients < 30 Kg la posologie doit être initiée à 200 mg/jr, elle peut être augmentée par palliers de 200 mg/jr tous les deux jours jusqu'à 1000 mg/jr. Chez les patients >30 kg la posologie doit être initiée à 400 mg/jr, elle peut être augmentée par palliers de 400 mg/jr tous les deux jours jusqu'à 1800 mg/jr pour les 30-50 Kg, 2400 mg/jr  pour les 50-70 Kg et 3200 mg/jr pour les > 70 Kg.

Caractéristiques pharmacocinétiques utiles en clinique

La biodisponibilité du rufinamide est augmentée lors de la prise avec l'alimentation. Le Tmax est de 6 heures. Le rufinamide est peu lié aux protéines plasmatiques (34%). Il est presque intégralement éliminé par métabolisme. Il n'est pas métabolisé par les cytochromes et n'est ni inducteur ni inhibiteur des CYP. La demi-vie d'élimination plasmatique est d'environ 6 à 10 heures, 85% de la dose administrée par voie orale est retrouvée dans les urines, sous forme de métabolites inactifs principalement.

Il a été démontré une relation pharmacocinétique/pharmacodynamie avec une réduction de la fréquence des crises toniques/atoniques et une diminution de l'intensité des crises corrélées aux concentrations plasmatiques de rufinamide.

Source de la variabilité de la réponse

La pharmacocinétique du rufinamide n'est pas modifiée lors de l'administration concomitante d'inducteurs enzymatiques.

Concernant les inhibiteurs, l'instauration du valproate peut entrainer une augmentation des concentrations plasmatiques du rufinamide, notamment chez les patients de faible poids.

La prise du médicament avec l'alimentation permet d'améliorer la biodisponibilité, et il a été démontré une relation entre les taux plasmatiques et l'efficacité du rufinamide. De ce fait, une prise avec les repas peut être recommandée chez les patients non répondeurs.

Situations à risque ou déconseillées

Il n'existe pas de données pour le rufinamide chez la femme enceinte, de ce fait une contraception efficace doit être mise en place chez les femmes en âge de procréer.

Lors des essais cliniques certains patients ont présenté des états de mal épileptique en lien avec la prise de rufinamide, si la fréquence des crises augmente par rapport à l'état antérieur du patient le traitement doit être interrompu.

Des cas de réactions d'hypersensibilité ont été décrits avec le rufinamide, à type de syndrome DRESS et Steven-Johnson. En cas de symptômes évocateurs, il convient d'arrêter le traitement.

Le rufinamide peut entrainer un raccourcissement de l'intervalle QT, justifiant une vigilance particulière chez les patients présentant un risque de QT court.

Des cas d'idées suicidaires ont été rapportés lors des études cliniques, il convient de surveiler l'apparition de ces symptômes chez les patients.

Effets indésirables

Les plus fréquents sont les céphalées, les vertiges, la fatigue et la somnolence. 

Les effets indésirables les plus fréquents ayant entraîné un arrêt du traitement sont les vomissements et des éruptions cutanées.

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  • 31 mai 2017