La loxapine, une dibenzo-oxazépine tricyclique, est un antipsychotique conventionnel, bien qu'apparenté à la clozapine et présentant un profil de liaison aux récepteurs assez proche ((D4/D2, 5-HT2).
C'est le seul représentant aujourd'hui commercialisé de cette classe chimique. Comme tout antipsychotique, ses effets utiles en clinique concernent principalement les psychoses schizophréniques.
Elle est fortement sédative d'où son intérêt chez les patients agités ou agressifs. La loxapine subit un effet de premier passage hépatique et est fortement et rapidement métabolisée, par déméthylation et hydroxylation, en dérivés pourvus de propriétés antidépressives, la recommandant pour les psychoses avec comorbidité dépressive. Ses effets indésirables sont ceux de sa classe pharmacologique.
Loxapine : AMM en 1978, désormais dans le domaine public.
Comme tout antipsychotique, la loxapine est indiquée dans le traitement des psychoses, dont la schizophrénie. Elle est fortement sédative, ce qui a conduit à son utilisation pour les patients agités ou agressifs.
Sa biotransformation en métabolites possédant des propriétés antidépressives la recommande pour les psychoses avec comorbidité dépressive.
Comme tout antipsychotique, la loxapine est un antagoniste des récepteurs dopaminergiques de type D2, mais c'est aussi un antagoniste des récepteurs D4 et des récepteurs sérotonergiques 5-HT2, ces différentes actions pharmacologiques participant à ses effets thérapeutiques.
La loxapine possède également des effets anticholinergique et antihistaminique. Bien qu'elle soit chimiquement apparentée à la clozapine et qu'elle possède un profil de liaison aux récepteurs assez proche (D4/D2, 5-HT2), la loxapine n'est pas classée dans les antipsychotiques atypiques.
Après administration orale, la loxapine est complètement résorbée. Le tmax est compris entre 1 et 3 h. La loxapine subit un effet de premier passage hépatique et est fortement et rapidement métabolisée par déméthylation et hydroxylation. La demi-vie est de l'ordre de 8 heures.
La loxapine est métabolisée en N-desméthylloxapine ou amoxapine et en 8-hydroxyamoxapine, deux composés qui possèdent des propriétés antidépressives (l'amoxapine est par ailleurs commercialisée comme antidépresseur).
L'élimination se fait essentiellement par voie rénale, sous forme de métabolites conjugués.
La loxapine traverse le placenta et diffuse dans le lait.
Interactions médicamenteuses
- Pharmacodynamique : Il existe un antagonisme réciproque avec tous les agonistes dopaminergiques, directs ou indirects. L'association aux bêta-bloqueurs est à éviter (risque d'hypotension, la loxapine bloquant également les récepteurs noradénergiques).
- Pharmacocinétique : L'augmentation du métabolisme de la phénytoïne et donc l'obtention de taux subthérapeutiques a été rapportée.
Réponse des populations physiologiques particulières
Une réduction de dose est à prévoir chez le sujet âgé.
Réponse des populations pathologiques particulières
Les patients souffrant d'épilepsie feront l'objet d'une surveillance accrue en raison de l'abaissement du seuil épileptogène.
La loxapine est à éviter chez les patients atteints de porphyrie (effet porphyrinogène démontré in vitro).
Comme pour tout médicament, la prescription de loxapine est contre-indiquée en cas d'hypersensibilité à cette substance.
L’association à des agonistes dopaminergiques est formellement contre-indiquée.
L'absorption d'alcool est fortement déconseillée pendant le traitement.
L'innocuité en cas de grossesse, d'allaitement et chez l'enfant de moins de seize ans n'a pas été établie.
Le fort potentiel anti-émétique de la loxapine peut masquer l'expression d'autres pathologies (occlusion intestinale...).
Comme avec tout antipsychotique, la survenue d'une hyperthermie doit faire évoquer un syndrome malin.
Les effets indésirables susceptibles d'être provoqués par la loxapine sont essentiellement ceux de sa classe (voir chapitre antipsychotiques).
Nature de l'effet indésirable |
Gravité |
Estimation de la fréquence |
En savoir plus |
Syndrome extra pyramidal Dyskinésies tardives |
Modéré à grave |
Fréquent |
Lié au blocage des récepteurs D2 |
Bouche sèche, congestion nasale, constipation, vision brouillée, rétention urinaire |
Faible |
Fréquent |
Effets anticholinergiques |
Cardiovasculaire : tachycardie, modifications de la pression artérielle, syncopes |
Modéré à grave |
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Galactorrhée, aménorrhée, gynécomastie |
Faible |
Rare |
Lié au blocage des récepteurs D2 |
Syndrome malin des neuroleptiques |
Très grave |
Très rare |
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Oculaire : rétinopathies pigmentaires, pigmentation lenticulaire |
Grave |
Très rare |
En cas de traitement prolongé |
La surveillance des effets ne présente pas de particularité par rapport aux autres antipsychotiques.