Agonistes et antagonistes de la LH-RH

Résumé de la fiche

L'objectif de ces médicaments est d'inhiber la production hypophysaire de gonadotrophines (FSH et LH). Ils sont principalement utilisés en cancérologie et en gynécologie (dans le cadre de la procréation médicalement assistée).

Voir également le chapitre Hormonothérapies anticancéreuses : les points essentiels (https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/hormonotherapies-anticancereuses-les-points-essentiels)

Item(s) ECN

294 (R2C) : Traitement des cancers
310 (R2C) : tumeurs de la prostate
330 (R2C) : Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus courantes chez l’adulte et chez l’enfant

Rappel physiopathologique

 

Chez l'homme, la LH est indispensable à la production de testostérone testiculaire. Par ailleurs, la production surrénalienne d'androgènes perdure en l'absence de LH. C'est pourquoi il est nécessaire d'ajouter un anti-androgène si l'on souhaite réaliser un "blocage androgénique complet".

Chez la femme, la FSH et la LH stimulent toutes les deux la production d’estradiol : la FSH en favorisant la croissance des follicules ovariens et la LH en majorant l'activité de l’aromatase périphérique.

 

La production hypophysaire de FSH et de LH est dépendante de la sécrétion pulsatile de LH-RH (appelée aussi Gn-RH). Il existe un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de FSH et de LH par la testostérone, l’œstradiol et la progestérone.

 

 

Actuellement nous disposons de deux approches pour bloquer la production de FSH et de LH :

- Les agonistes de la LH-RH (aussi appelé GnRH) qui vont saturer les récepteurs hypophysaires. Dans un premier temps, cette stimulation va entrainer une libération de LH et par conséquent une augmentation des androgènes circulants (effet "flair up") les premiers jours. Puis, l'hypophyse va se mettre au repos, suite à la saturation permanente des récepteurs, et la concentration de testostérone va atteinte des taux très fabiles en 3-4 semaines.

Pour lutter contre l'augmentation de la testostérone dans le cadre d'un cancer de la prostate, un anti-androgène est généralement prescrit en début de traitement.

 

- Les antagonistes de la LH-RH qui vont directement bloquer les récepteurs hypophysaires et induire rapidement une chute de la concentration de LH sans effet "flair up".

 

Médicaments existants

Les agonistes de la LH-RH :

- Leuproréline (Eligard, Enantone), formes injectables IM/SC 

- Goséréline (Zotadex), formes injectables SC

- Triptoréline (Decapeptyl, Salvacyl), formes injectables IM/SC

 

L'antagonistes de la LH-RH :

- Dégarélix (Firmagon), formes injectables SC

Mécanismes d’action des différentes molécules

Dans le traitement du cancer du Sein

 

Dans le traitement du cancer de la Prostate

Effets utiles en clinique

Les indications des agonistes de la LH-RH sont multiples :

- Traitement du cancer de la prostate localement avancé ou métastatique.

- Hormonothérapie chez la femme préménopausée atteinte d'un cancer du sein hormono-dépendant métastatique.

 

Les antagonsites n'ont l'AMM que dans le traitement du cancer de la prostate localement avancé ou métastatique

Caractéristiques pharmacocinétiques utiles en clinique

Pour les agonistes de LH-RH : 

La libération de LH-RH n'est pas un phénomène continu mais pulsatile à intervalles d'environ 1 heure. Le caractère pulsatile est essentiel à la stimulation de la sécrétion de LH et FSH. Ainsi, l'administration d'analogue à longue action, conduit à une diminution importante de la réponse hypophysaire avec inhibition secondaire des fonctions ovariennes et testiculaires.

Les analogues de LH-RH sont des peptides synthétiques. Ils sont administrés par voie intra-musculaire ou sous-cutanée pour éviter leur dégradation. 

Situations à risque ou déconseillées

Contres-indications :

- Orchidectomie (absence de baisse additionnelle dans ce cas)

- Métastases prostatiques avec un risque de compression médullaire (possible augmentation de taille par l'effet "flair-up")

Précautions d’emploi

 

Précautions à prendre :

 

Pour toutes ces molécules :

- Risque d'allongement du QT (du fait de la suppression androgénique)

 

Spécifiquement aux agonistes de la LH-RH :

- En cas de cancer de la prostate : possible majoration de la taille des métastases et ses conséquence (majoration des douleurs, compression urétérale, neurologique...).

Effets indésirables

Spécifiques aux agonistes de la LH-RH :

- Complications liées par la majoration de taille/activité des métastases prostatisques consécutives à l'effet "flair up"

- Rares cas d'apoplexie pituitaire (infarctus de l'hypophyse)

 

Effet secondaires communs à tous les représentant de la classe :

- Conséquent à la privation androgénique : bouffées de chaleur, asthénie, gynécomastie, atrophie testiculaire, impuissance, perte de libido, diminution de la pilosité, humeur dépressive, prise de poids, perte musculaire, nausées, vomissements, céphalées, anémie.

- Hyperglycémie et diabète

- Ostéoporose

- Risque accrus d'infarctus du myocarde

- Elévation transitoire des ASAT/ALAT

 

 

Surveillance des effets

Analogues de LH-RH : 

Ils peuvent provoquer une diminution de la densité minérale osseuse.  Des précautions particulières sont nécessaires chez les patients qui ont des facteurs de risque d'ostéoporose additionnels

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  • Dernière modification: : Adrien PROCUREUR
  • 13 mai 2022